L’ORATOIRE DE SAINT-GEORGES

      L’emplacement choisi pour bâtir l’oratoire de Saint-Georges n’est pas fortuit, et comme souvent, on a voulu christianiser une source, superposant les croyances païennes et chrétiennes. Faisant fi des injonctions des conciles, le choix des habitants se porta sur la source particulièrement pure qui jaillit non loin du centre de Compains, près du chemin qui conduit du bourg à Cureyre. On connaissait depuis des temps immémoriaux ses propriétés guérisseuses : l’eau de la fontaine était réputée soigner la gale.

      De dimensions modestes, l’oratoire dédié à saint Georges, patron de la paroisse, prit la forme d’une petite chapelle totalement ouverte sur l’un de ses côtés, couverte de lauzes et surmontée d’une croix. Au fond de l’oratoire, une niche aujourd’hui vide abritait  derrière une grille une représentation du saint  aujourd’hui disparue.

   L’oratoire de Saint-Georges

   Quand l’oratoire fut-il construit ?

       Robert Brossel archiprêtre d’Issoire, visitant son archiprêtré fit halte à Compains. Dans le compte-rendu de sa visite pastorale du 7 juillet 1634, il précise n’avoir vu à Compains “nul oratoire champestre”.

Source Saint-Georges

Edit Perrière, Compains, P.-de-D.

     Le témoignage d’un religieux étranger à la paroisse vient attester en 1646 de l’existence à Compains de ce petit oratoire. Lors de son passage à Compains le 11 septembre 1646, le religieux Jacques Branche (1590-1662), prieur de l’abbaye de Pébrac, fut  conduit jusqu’à l’oratoire de Saint-Georges par ses deux collègues Antoine Dalbert, curé de Compains, et Chabaud, curé de Besse. Dans un ouvrage qu’il publia en 1652, Jacques Branche évoque cette visite et en particulier les vertus attribuées à la source guérisseuse de l’oratoire où il avait pu découvrir une belle fontaine en façon de chapelle dédiée à sainct Georges martyr […] où tant les hommes que les chevaux qui en boivent guérissent ordinairement de la gale. Ce récit d’un contemporain permet donc de fixer la construction de l’oratoire de Saint-Georges entre 1634 et 1646. L’oratoire n’est pas évoqué dans les procès verbaux des visites pastorales suivantes.

       Mais un siècle plus tard, des habitants testent en 1746 et font des dons pour la continuation d’un oratoire a la fontaine de Saint-George”, indiquant que l’édifice a sans doute besoin de rénovation.