Compains

Histoire d'un village du Cézallier

Les BREON SEIGNEURS de BRION (XIIe-XIVe s.)

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TRACES des BREON en AUVERGNE

ORIGINE

Assise foncière – Châteaux – Blasons – Salles héraldiques – Armoriaux – Sceaux – Tombeau

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Faisons nôtre la phrase de Michel Tournier “au temps qui détruit tout l’homme répond par l’image“. Faute de sources archivistiques manuscrites – fort peu nombreuses aux premiers temps des Bréon – quelle meilleure ressource pour appréhender leur existence en Auvergne qu’une carte de leurs possessions et la représentation de ceux de leurs châteaux dont subsistent des vestiges. On y ajoutera la reproduction de leurs blasons présents dans plusieurs salles héraldiques d’Auvergne et celle de leurs sceaux, retrouvés aux Archives nationales. Enfin, bel exemple de résilience près de deux siècles après l’extinction du lignage, nous retrouverons en 1560 les armes des Bréon sculptées sur un monument méconnu, le tombeau de Loys de Foix où il voulut rendre hommage à ses ancêtres.

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De grands féodaux du Bas et Haut-Pays d’Auvergne

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      Les Bréon constituèrent du XIe au XIVe siècle un puissant lignage doté de plusieurs châtellenies qui s’étendaient de la périphérie du Cézalier septentrional au sud de l’Alagnon. C’est vers le haut de la pyramide féodale qu’il faut situer les Bréon, chevaliers bannerets et grands barons d’Auvergne. Vassaux du Dauphin d’Auvergne, de l’évêque et parfois même de Mercoeur, on les retrouve témoins ou garants lors de la signature d’actes importants, croisés à l’appel du pape, procéduriers, hôtes fastueux parfois et même voyous à l’occasion.

       Les Bréon sont détenteurs de plusieurs fiefs et châteaux dans les montagnes, dont les deux grandes seigneuries de Brion à Compains sur le versant septentrional du Cézalier et de Mardogne près de Joursac sur le versant méridional de massif. Les sources montrent qu’outre leurs châteaux, ils tiennent des demeures à Saint-Flour et à Clermont. Les Bréon ne font cependant pas partie des rares très anciennes  familles d’Auvergne connues avant l’An Mil, ni des plus puissantes familles chevaleresques qui tinrent véritablement l’Auvergne du XIIe au XIVe siècle. S’ils ne s’allient pas avec les plus puissants lignages, ceux des Dauphins, des Montboissier, des Mercoeur ou des La Tour, leurs alliances sont cependant prestigieuses, orientées vers d’anciennes familles nobles des montagnes du Haut et Bas-Pays, voisines de leurs possessions. Sécurisant leurs possessions dans la région, ils épousent des Brezons, Rochefort, Dienne, Tinières ou Polignac. Mais quelles fut leur origine : autochtones au Dauphiné d’Auvergne, ou comme certains l’ont évoqué, vinrent-ils du sud de l’Auvergne ?

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Les PREMIERS SEIGNEURS de BRION : l’HYPOTHÈSE d’une ORIGINE VIVARAISE

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L’apparition du surnom et l’identification des familles

      Autour de l’An Mil, l’augmentation de la population laisse planer la confusion dans les identités. En quelques décennies s’impose alors l’idée de préciser les parentés et vers le XIe siècle, apparait le surnom qui vient différencier les individus, jusqu’alors seulement dotés d’un prénom. On ne s’appelle plus seulement Pons ou Artaude mais Pons de Brion ou Artaude de Châteauneuf. C’est l’apparition de ces surnoms – souvent, mais pas toujours, attaché au nom d’un lieu – devenu le patronyme héréditaire de chaque individu, qui nous permet aujourd’hui d’identifier et de localiser des Brion en Ardèche.

      Le surnom des Brion est parlant : ce patronyme seigneurial dérive comme celui des Bréon du gaulois briga qui désigne une hauteur qu’on fortifia un jour en y dressant un château. Il est bien entendu que la coïncidence entre les deux toponymes mués en patronymes (Brionne, Brion en Vivarais) et les multiples déclinaisons de Bréon, (Breonne, Brehon, Breho à Compains), peut n’être que le simple fruit d’un hasard lié à la topographie des lieux. Incriminons aussi le manque de textes qui fausse les perspectives.

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Les Bréon, une origine incertaine

      Il se fait jour à travers quelques indices concordants – mais peu documentés – que le lignage des Bréon de Compains pourrait tirer son origine du Vivarais. Des Brionne ont été repérés en 1078, chasés, (pourvus d’une terre, d’un fief), dans les montagnes des Boutières, aujourd’hui l’Ardèche. Mais peut-on envisager d’établir un lien entre ces Brionne du Vivarais et les Bréon ? Pourquoi les Bréon ne seraient-ils pas plutôt issus du Dauphiné d’Auvergne où, en 1199, on trouve un premier Maurin de Bréon détenteur de terres à l’ouest d’Issoire ? [Baluze]. Sans vouloir construire un récit sur nos lacunes, mais pour ne négliger aucune piste, nos recherches se sont donc d’abord orientées vers le Vivarais, région languedocienne du sud de l’Auvergne, afin d’y rechercher des indices qui confirmeraient les assertions de certains auteurs.

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Des Brion dans les Boutières

      Du IXe au XIe siècle des troubles n’avaient cessé d’affliger le pays. Après l’effacement des structures administratives héritées des romains, la monarchie carolingienne s’était délitée, favorisant une appropriation des terres de la part des comtes qui avaient pris possession de l’administration des provinces. Profitant de ce repli de la royauté, le pouvoir s’était émietté progressivement entre les mains de petits chefs locaux et les châteaux s’étaient multipliés, ainsi que l’observe Christian Laurenson-Rosaz, qui note que la densité castrale double au XIe siècle en Auvergne.

    Au sud de l’Auvergne, au carrefour du Velay, du Vivarais et du Gévaudan, c’est dans l’un de ces lieux de pouvoir – une forteresse plantée au sommet d’une montagne – que la documentation écrite soutenue par l’archéologie fait apparaître au XIe siècle une famille de Brion dans un château entouré d’un village. Planté sur la montagne vivaraise, le château est perché à 900 mètres au sommet d’un dyke basaltique. Nous sommes dans la région des Boutières, près du confluent de l’Eyrieux et de la Dorne, dans l’actuelle commune de Jaunac [Brechon F., Laffont P.-Y.]. Selon les armoriaux, ces Brion seraient issus d’une branche des Chapteuil, famille qui avait migré du Velay en Vivarais.

      A quelques kilomètres de là se dressait dans la vallée de l’Eysse le château des seigneurs de Châteauneuf, au nom évocateur de la floraison de tours seigneuriales qui couvrit l’Auvergne au début du second millénaire. Une documentation écrite parcimonieuse révèle que Pons de Brion, Guillaume de Châteauneuf et noble Giraud de Romeguier se seraient partagés en 1053 la possession d’un lieu-dit Châteauneuf dans les montagnes des Boutières, aujourd’hui dans la commune de Châteauneuf de Vernoux. Pons de Brion était l’époux en 1066 d’Artaude de Châteauneuf à qui, en 1078, son frère Guillaume de Châteauneuf versait une obligation de 5500 sols viennois pour compensation de ses biens en Vivarais [Fonds de l’Hôtel-Dieu du Puy ; Armorial du Velay (1908) ; Dom Fonteneau, Médiathèque de Poitiers]. La trace de ce fait est également mentionnée dans la généalogie détaillée des Montmorin – Saint-Hérem  (non sourcée) que fit établir avant 1871 Marguerite-Emilie de Montmorin – Saint-Hérem, comtesse de Carneville, dernière descendante des Montmorin.

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Pourquoi migrer vers le nord ?

      Chaque famille seigneuriale devait établir ses enfants. L’un héritait d’une châtellenie, un autre pouvait devenir l’homme d’arme d’un seigneur plus puissant, certains autres devenaient d’Église. S’agissant des Brionne des Boutières, on peut concevoir que d’aucuns, déterminés à se tailler des possessions, aient pu migrer vers une région peu peuplée. Un trop-plein d’enfants aurait pu conduire un puîné sans grandes perspectives dans son Vivarais d’origine à rechercher des terres peu occupées vers le centre du Massif Central, là où les plus déterminés pouvaient s’imposer facilement en s’emparant de terres peu habitées. La nécessité économique pouvait à elle seule provoquer une telle mobilité vers les hautes terres faiblement peuplées du Cézalier septentrional. Favorisée par le climat apaisé et la croissance économique qui marquèrent les premiers siècles du second millénaire, la pression démographique,encouragea probablement de telles transhumances, bientôt favorisées par le brassage des lignages qui accompagna la première croisade (1095-1105). Attiré par le potentiel défensif de la Motte de Brion, un premier Bréon, profitant des communications aisées qui reliaient le Vivarais et le Dauphiné aurait donc pu venir faire souche au septentrion du cézalier et de là aurait étendu ses possessions à la périphérie occidentale et méridionale du massif. On peut aussi concevoir que certains aient été attirés au Dauphiné d’Auvergne par le Dauphin qui manquait d’hommes pour sécuriser ses terres.

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Les indices d’une origine vivaraise des Bréon de Compains

        On ne peut passer sous silence certains indices qui viennent étayer la possibilité d’une origine vivaraise des seigneurs de Compains. Les Brionne ne seraient pas la seule famille “montée” du Vivarais au Dauphiné d’Auvergne. Les auteurs qui, dans le passé, ont attribué aux Bréon de Compains une origine vivaraise attribuent également cette provenance à quelques autres familles qu’on rencontre au Dauphiné d’Auvergne aux XIIe et XIIIe siècles.

  • Familles du Dauphiné d’Auvergne d’origine supposée vivaraise

      Les familles décrites comme ayant une origine vivaraise sont notamment les Champeix (devenus Saint-Floret après un échange de terres avec le Dauphin), les Montaigut et les Vissac du langeadais avec qui Jaubert, dernier des Bréon, nouera une alliance dans la seconde moitié du XIVe siècle. Plusieurs mariages croisés rapprochèrent au XIIIe siècle les Bréon et les Saint-Floret.

Ardes – Armes du Dauphin d’Auvergne, suzerain des Bréon

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  • Des armoiries concordantes

      L’origine vivaraise commune peut également être confortée par les armoiries portées par les familles. Peu après l’apparition du patronyme, un nouveau besoin d’identification s’était fait jour au XIe siècle et les armoiries s’étaient diffusées dans toute l’Europe occidentale. Apparues d’abord chez les nobles, les armoiries se déployèrent sur les bannières, au sommet des tours, sur les armures, les écus ou le harnachement du cheval. On verra plus loin que les salles de réception des châteaux n’échappèrent pas à cette mode. Les armoiries au lion des Bréon de Compains sont très proches de celles des Chapteuil, famille ramifiée en plusieurs branches dont on vient de voir que l’une d’elle aurait pu produire les Brion du Vivarais. Pour se distinguer, les Bréon auraient ajouté au blason des Chapteuil un fond orné de trèfles ou parfois de billettes pour indiquer leur caractère de branche cadette.

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Parenté entre les armoiries des Chapteuil, des Bréon et des Saint-Floret

Sources : Chapteuil : Jourda de Vaux, Le nobiliaire du Velay et de l’ancien diocèse du Puy, t.II ; Bréon : Remacle ; Saint-Floret : Fréderique Havette, Saint-Floret.

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      On notera enfin que les Montmorin – Saint-Hérem, qui deviendront vers 1525 seigneurs de Brion, arboraient des armoiries très proches de celles des Bréon.

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Auzon – Blason des Montmorin

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Blason des Montmorin dans la généalogie que fit établir Marguerite-Emilie de Montmorin – Saint-Hérem, dernière descendante des Montmorin

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PRÉSENCE des BREON en AUVERGNE

Terres – Châteaux – Salles héraldiques – Armoriaux – Sceaux – Tombeau

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Des possessions étendues mais morcelées

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  • Seigneurs des hautes vallées

      Rapidement brossé ci-dessous, le tableau, des possessions des Bréon du XIIe au XIVe siècle, montre qu’à quelques exceptions près en Artense, leur mouvance couvre au Bas Pays les hautes vallées périphériques au massif du Cézalier pour s’étendre aux marges septentrionale, occidentale et méridionale du massif. Enjambant la Rhue et l’Alagnon jusqu’à la planèze, leurs possessions sporadiques touchent de nombreuses paroisses sans pour autant les couvrir en totalité. Leur ressort géographique, amplifié par des apports matrimoniaux, va de la haute Couze de Compains à l’Artense,  (Lanobre, Marchal, Chomeil). Il suit ensuite la Clamousse, franchit l’Entraigue vers le sud, (Egliseneuve, Condat, Lugarde (Le Meynial), Soubrevèze (sud de Lugarde), Châteauneuf au nord de Riom-ès-Montagne…), pour atteindre l’Alagnon (Mardogne, Ferrières dont ils sont suzerains, Nubieu), puis la planèze (Coren, Talizat…). Beaucoup de ces terres patrimoniales, sans doute longtemps restées alleutières, se trouvèrent en grande partie vassalisées au XIIIe siècle par des seigneurs plus puissants, le Dauphin et l’évêque principalement, mais aussi Mercoeur et même Bourbon.

Possessions des Bréon XIIIe – XIVe s.

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      Les révélations de la documentation retrouvée ont permis de cartographier ci-dessus avec une relative précision – mais sans doute non sans lacunes – une grande partie des territoires mouvant des Bréon aux XIIIe et XIVe siècles.

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Hommage de Maurin de Bréon à l’évêque de Clermont pour son château de Ferrières (1365 n.s.)

A.D.P.D. parchemin

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  • Des seigneurs multichâtelains dont peu de châteaux restent en élévation

      Plusieurs châteaux des Bréon ont aujourd’hui totalement disparu (Brion, Saint-Hérem, Châteauneuf, Lanobre, Ferrières, Soubrevèze…) ou sont en fin de vie (Nubieu et Mardogne montrent encore de beaux vestiges mais les restes de Lugarde sont enfouis sous la forêt…).

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Château de Nubieu (com. Rezentières, Cantal)

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Au Dauphiné d’Auvergne, seul Montpentier, toujours en élévation, conserve une nette ressemblance avec sa représentation vers 1450 dans l’Armorial de Guillaume Revel.

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Montpentier

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Mardogne, l’autre grande seigneurie des Bréon

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Les Bréon dans les salles héraldiques

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      Ce n’est pas dans l’architecture religieuse qu’on retrouve le blason ou l’enfeu des Bréon qui n’ont laissé de trace ni dans l’église de Compains,  ni dans l’église de Joursac. Par contre, la recherche héraldique ne déçoit pas dans l’architecture civile. Marque de la considération dont jouissait le lignage et des réseaux qu’il avait su développer en Auvergne, son blason est représenté dans deux châteaux auvergnats (Ravel, Aurouze) et dans plusieurs armoriaux rédigés entre la fin du XIIIe siècle et le XVe siècle. On trouve en outre, leurs armoiries peintes sur le plafond du doyenné de Brioude et sculptées sur le tombeau de Loys de Foix. Les armoiries des Bréon devraient même être représentées dans la Galerie des Croisades à Versailles si une erreur ne s’y était glissée : les armoiries fautives qui figurent près du nom de Maurice de Bréon à Versailles sont celles… des Tinières.

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  • La salle des États du château de Ravel

      Le légiste Pierre Flote, chancelier de France du roi Philippe le Bel (1285-1314), avait reçu en cadeau du roi le château de Ravel près de Thiers à la fin du XIIIe siècle où il fit peindre une frise héraldique. Cette frise, – décrite par Madeleine Laloy -, forme une suite de 49 écus, peints sur le mur de façon à paraître suspendus par une lanière. Les blasons de la frise, larges de 62 cm et hauts de 80 cm,  représentent les armes des souverains de France et d’Angleterre, de plusieurs grands féodaux du temps et de nobles auvergnats de haut rang,  dont les blasons des Bréon. Sur le mur sud où sont représentés les armoiries des personnages les plus prestigieux, on distingue notamment les armoiries du Dauphin d’Auvergne, de Robert, comte d’Auvergne et de Boulogne suzerain de Pierre Flote, et de Jean de Forez. C’est sur le mur placé à l’est qu’apparait le blason d’Itier de Bréon. Les armes familiales d’Itier Ier, aîné des Bréon, montrent un écu plein, sans brisure ni modification qui aurait pu indiquer un puîné. Le blason est représenté accroché à un lacet. Non loin, on trouve les blasons d’autres grands féodaux auvergnats, Béraud de Mercoeur et La Tour, des familles avec lesquelles Itier entretenait des relations ou avait tissé des liens matrimoniaux (Apchon) en un temps – entre 1280 et 1317 – qui marque ce qui semble être l’apogée de la famille. Mais qu’avait donc fait Itier qui lui vaille de figurer en si haute compagnie ? 

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Château de Ravel

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      La date d’exécution de la frise de Ravel est estimée entre la fin de 1299 et le milieu de l’année 1302, époque où le roi mobilisait l’ost royal en Flandre. Il est avéré qu’un Itier de Bréon fut gagé en 1300 pour sa participation à cet ost. A l’examen des blasons de Ravel, on trouve à plusieurs reprises des participants aux guerres de Flandre, qu’il s’agisse de simples combattants ou de combattants négociateurs et diplomates comme le fut Pierre Flote qui, après avoir échappé de peu au massacre des mâtines de Bruges, périt au combat le 11 juillet 1302 à Courtrai. Itier est notamment entouré à Ravel par Charles de Valois, frère cadet du roi, lui aussi tué à Courtrai, Jean comte de Forez qui servit lui aussi en Flandre, Robert comte d’Auvergne et Béraud de Mercoeur, un proche du roi. En 1304 à nouveau le seigneur de Brion sera convoqué au ban pour la guerre de Flandre avec les seigneurs du Bas Pays et en compagnie cette fois du fils de Guillaume Flote, devenu seigneur de Ravel après la mort de son père.

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Blason des Bréon peint sur la frise héraldique du château de Ravel

“D’azur semé de trèfles d’or, au lion de même, langué et armé de gueules, brochant”

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      La présence et le rayonnement d’Itier Ier au XIIIe siècle en Auvergne sont relativement renseignés. Issu des Rochefort d’Aurouze, Itier était l’époux de Dauphine de Bréon, fille aînée de Maurin de Bréon. A la mort de Maurin qui laissait quatre filles, Itier, abandonna avant 1280 le nom de Rochefort, pour relever  le nom des Bréon. Indépendamment de ses campagnes militaires, on voit qu’Itier fut à plusieurs reprises sollicité personnellement par les grands d’Auvergne comme arbitre pour régler des différends, comme par exemple en 1285 lors de l’arbitrage intervenu entre les seigneurs de Carlat et de Murat. Il fut également témoin de l’accord qui réglait la tutelle d’Adhémar de Poitou et caution du Dauphin d’Auvergne en 1286 pour l’importante dot qu’il constituait à sa sœur. La même année, on le retrouve exécuteur testamentaire dans le testament de Bernard de La Tour. Des rôles variés qui montraient, outre l’importance de ses réseaux, l’estime que lui portaient ses contemporains.

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  • Le plafond du doyenné de Brioude

      On célébrait à Brioude le culte de saint Julien, martyrisé vers 304 dans cette ville. Le clergé attaché à la basilique Saint-Julien formait un chapitre composé de chanoines issus de familles nobles originaires d’Auvergne, du Velay et du Gévaudan. A la fin du XIIIe siècle, Gaucelin de la Garde, doyen du chapitre de Brioude, fit réaliser dans la salle du doyenné un plafond peint où il fit représenter 122 écus différents. Ces peintures, identifiées par Emmanuel de Boos, lui permirent d’établir une description détaillée de cette salle héraldique. Le décor placé sur les seize poutres du plafond et sur les entre-poutres, montre les armoiries de nombreux personnages. Après les armes du roi de France et de l’Empereur, on remarque celles de Charles d’Anjou roi de Sicile, du roi de Castille et du roi de Navarre. Près du comte d’Auvergne, on trouve les blasons d’importantes familles féodales d’Auvergne, Velay et Gévaudan, au nombre desquels le Dauphin d’Auvergne, Mercoeur, l’évêque de Clermont, et des familles de moyenne noblesse, dont les Bréon.

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Brioude – Plafond du doyenné – Armes d’Itier de Bréon

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      Sur la face 2 de la poutre IX on peut voir à quatre reprises le blason d’azur semé de trèfles d’or au lion d’or d’Itier Ier, à cette date chef du lignage des Bréon. L’écu porte le numéro 64 dans le classement d’Emmanuel de Boos. Là encore, le blason du seigneur de Compains est entouré des armoiries de plusieurs familles avec lesquelles les Bréon avaient tissé des liens : Apchier, Apchon, Brezons, Chaslus, Châteauneuf-Randon, Courcelles du Breuil, Murat, Polignac et Tinières, notamment.

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  • Le décor héraldique des tours du château d’Aurouse

    Château d’Aurouse 

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      Béral de Rocafort shr d’Orose, (Béraud de Rochefort seigneur d’Aurouse), appartenait à un lignage très proche des Bréon. Géographiquement d’abord, puisque tous deux au bord de l’Alagnon, les châteaux de Mardogne et d’Aurouse se trouvaient  seulement séparés par une vingtaine de kilomètres. Familialement ensuite après que, dans la première moitié du XIIIe siècle, Françoise de Rochefort avait épousé Maurin de Bréon. Itier de Rochefort, (neveu de Françoise ?) devint ensuite gendre de Maurin de Bréon par son mariage avec Dauphine de Bréon. Il aurait géré la seigneurie de Mardogne en co-seigneurie avec Maurin avant de relever le nom des Bréon avant 1280.

      Aujourd’hui, on peut encore admirer les belles ruines du château d’Aurouse dans la commune de Molompize (Cantal). Trois tours du château portaient encore il y a un siècle des dizaines d’armoiries dont l’origine peut être imputée à des raisons à la fois familiales et féodales. Vers 1925, le chartiste Paul Dupieux nous a fort heureusement laissé une recension du décor héraldique représenté dans ces trois tours, dite “Blasons du décor des tours d’Aurouse”.

      Cet important décor héraldique comprenait 194 armoiries ayant appartenu à 81 familles différentes du Bas et Haut Pays d’Auvergne. Certaines familles représentées étaient de haut rang comtal (Auvergne, Dauphin, La Tour, Mercoeur, Murat). D’autres familles, dont les blasons de quatre membres du lignage des Bréon, représentaient des seigneurs châtelains de moyenne noblesse comme les Rochefort. Tous étaient rapprochés par des liens familiaux et des alliances matrimoniales, le plus souvent bornées au milieu géographique auvergnat. En plus petit nombre, certaines armoiries représentaient des familles de petite noblesse, vraisemblablement des vassaux que leur seigneur voulait honorer. Majoritairement d’Auvergne ou vellaves, les lignages représentés étaient parfois aussi originaires du Gévaudan, montrant bien vers quelles directions s’organisaient les liens familiaux ou féodaux.

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  • Les quatre blasons des Bréon à Aurouse

      Montrant le lien rapproché avec les Rochefort, incarnation de “l’esprit de famille féodal”, les armes au lion des Bréon y figuraient à quatre reprises.  Il s’agit des blasons d’Itier de Bréon, de Jaubert de Bréon, de Robert de Bréon et d’Auzelle de Bréon. Il s’agirait donc vraisemblablement d’Itier II de Bréon entouré de ses frères Jaubert (mort 1334) époux de Dauphine de Dienne, Robert de Bréon, un chevalier mort vers 1333, et Auzelle de Bréon qui mourut en 1314 après avoir été chanoine-comte de Brioude. Le blason d’or à la croix ancrée d’azur des Tinières, lignage moins proche des Rochefort que ne l’étaient les Bréon, n’est représenté qu’une fois avec le blason de Pierre de Tinières, époux avant 1320 de Dauphine de Bréon. On remarquera que ne figuraient à Aurouse ni le blason de Pierre de Bréon, templier, ni celui de Hugues de Mardogne qui fut abbé de Neuffont.

Les protagonistes et leur armoiries selon Paul Dupieux

♦ – Yter II de Breon, n°10, portait d’azur à un lion d’argent, le champ semé de fleurs de trèfles d’argent. Le lion d’argent – et non d’or – laisse à penser que le plafond daterait du début du XIVe siècle, probablement peu avant la mort d’Itier Ier (1307) et donc qu’il s’agirait d’Itier II plutôt que de son père.

♦ – Josbert [Jaubert de Bréon, [dit parfois Jaubert de Mardogne] n°11, portait d’azur à un lion d’argent le champ semé de fleurs de lys d’argent. Jaubert, frère cadet d’Itier II, avait épousé Dauphine de Dienne en 1308. Ce champ semé de fleurs de lys, emblème des rois de France, est inhabituel chez les Bréon. On ne sait si cette “augmentation” fut consécutive à un haut fait d’armes de Jaubert, ou si elle récompensa un rôle politique remarquable, négociation ou rôle diplomatique.

♦ – Rotber de Breon [Robert] n°54, portait d’azur à un lion d’or le champ semé de trèfles d’or et une bordure de billettes de gueules.

♦ – Ozelet de Breon, n°82 [Auzelle] portait d’azur à un chef d’argent et un lion d’or, le champ semé de trèfles d’or. L’appellation diminutive, Ozelet, devait correspondre à un usage ancré entre les deux familles. Auzelle mourut en 1314, chanoine-comte de Brioude. 

      En un peu plus d’un siècle, les identités se sont donc précisées dans la société féodale. Les armoiries ont infusé chez les différents membres d’un même lignage au fil de la mise en place de la féodalité et sont devenues héréditaires. Chez les Bréon, on remarquera cependant des différences dans les meubles du champ d’azur, seul point commun sur les quatre blasons. Les meubles du lignage différencient la situation de chacun. Toujours présent mais variable, le lion peut être d’argent ou d’or. Le lion d’argent d’Itier et Jaubert indique probablement que c’est la génération précédente, toujours en vie, qui porte le lion d’or. Issus de la génération précédente, Robert de Bréon et son frère Itier Ier, ainsi qu’Auzelle, chanoine de Brioude, qui se distingue avec un chef d’argent,  portent tous trois un lion d’or. Le champ d’azur est orné soit de trèfles soit de billettes. Sachant qu’entre autres objectifs, les armoiries devaient servir à identifier les combattants qui devaient se reconnaître sur les champs de bataille, on comprend la similitude entre les armoiries des Bréon qui ne variaient que par le champ occupé soit par des trèfles, soit par des billettes et, exceptionnellement, on vient de le voir, par des fleurs de lys.

On a déjà vu qu’autour de l’An Mil, sous la pression de l’Église, le lion avait supplanté l’ours dans la symbolique médiévale  pour devenir un animal quasi christologique qui s’opposait au dragon ou au léopard du combattant païen [M. Pastoureau]. Le lion de profil qui meuble l’écu des Bréon faisait partie des figures les plus représentées sur les armoiries d’Aurouse où on voit que 16 familles l’avaient adopté dans la première moitié du XIIe siècle. Mais pourquoi tant de choix semblables, pouvant ainsi semer la confusion ? On pourrait y voir ce qui semble avoir été une mode ou la trace d’anciennes alliances aussi bien que l’indice de dépendances féodales ou même un choix fait en souvenir d’un contexte guerrier.  L’animal peut évoquer le souvenir de combats menés de concert où l’on se battit “comme des lions” La croisade en Palestine est une hypothèse qui semble aujourd’hui rejetée par les chercheurs car il n’existait pas encore d’armoiries au temps de la première croisade (1096-1103), alors qu’elles sont en place au moment de la deuxième croisade de Louis VII (11471149) [M. Pastoureau].

On signalera enfin qu’à Aurouse, aucun blason des Bréon ne reflétait l’alliance matrimoniale.

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Les Bréon dans les armoriaux

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  • L’Armorial d’Auvergne

 

“Le seigneur de Brion porte dazur au lyon dor, le camp seme de treffles du meismes”

Grand armorial coloré réalisé entre 1501 et 1600, rubrique Auvergne, BnF, Ms 5232

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  • L’Armorial de l’ost de Flandre (fin XIIIe s.)

      Jules Chiflet copia vers 1650 un court armorial réalisé à la fin du XIIIe ou au tournant du XIVe siècle. Selon Max Prinet, ce serait l’un des plus anciens armoriaux de France, daté entre 1285 et 1298 (voir ci-dessous la copie de la Bibliothèque de Besançon). L’armorial mentionne les participants à la campagne de Philippe le Bel contre le comté de Flandre en 1297. Parmi les 141 nobles énumérés dans l’ouvrage, Itier de Bréon est désigné comme suit : “messire Ytier de Merdoine porte les armes d’azur et de trefles d’or, a un lion d’or”. La dénomination de Merdoine (de Mardogne) indique qu’il s’agit d’un cadet, Itier II († 1320), dont le père Itier Ier mourra en 1307.

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Armorial de l’ost de Flandre

“messire Ytier de merdoine, porte les armes d’azur semé de trèfles d’or, a un lion d’or”

Bibliothèque de Besançon, coll. Chifflet, Ms 186, f°154

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  • L’Armorial d’Urfé (v. 1380-1400)

“le sire de Brion dasur, a lion treffle de mesme” –  BnF, Ms fr. 32753

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L’Armorial Sicile (v. 1420)

      Héraut et maréchal d’armes de Hainaut, Jean Sicile (dit le héraut Sicile, † v. 1437), utilisa abondamment l’Armorial d’Urfé qu’il enrichit pour établir son recueil d’armoiries. Son armorial contient 1976 écus depuis ceux des rois de France jusqu’à ceux des seigneurs de province. L’Auvergne y figure avec 24 écus dont celui du seigneur de Brion, cité parmi les vassaux du duc d’Auvergne.

“Le sieur de Vrion, de Brion, d’azur au lyon dor semé de tresfles de mesme”

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L’Armorial de Revel (v. 1450) : le blason écartelé Bréon-Tinières

      Dessiné vers le milieu du XVe siècle, l’armorial reflète la proximité des Bréon avec les Tinières. Les deux familles avaient des possessions voisines en Artense. On a vu que Dauphine de Bréon avait épousé Pierre de Tinières avant 1320. Leur fils Guillaume de Tinières héritera des Bréon à la fin du XIVe siècle  après la mort de Jaubert de Bréon resté sans enfants .

Armorial de Revel – Bréon-Tinières

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      Sous le casque surmonté d’un cimier timbré d’un heaume à volets, on voit l’écu penché écartelé de Guillaume de Tinières (on lit : guille de thinieres). Sur deux des quartiers on distingue la croix ancrée des Tinières, tandis que les deux autres quartiers présentent les armes des Bréon, d’azur au lion d’or.

      Choisi pour exalter la noblesse de la famille, le cimier des Tinières, comme près de la moitié des cimiers médiévaux, avait pour figure principale un animal. C’est le cerf qui a été choisi ici, auréolé des qualités que la tradition populaire lui accordait. Le cerf est l’un des animaux favoris des bestiaires médiévaux. Il évoque la prudence et, dans la symbolique chrétienne, saint Hubert reconnaît en lui un animal christologique, vertueux, symbole de fécondité et de résurrection. A Compains, on se souviendra des cerfs représentés sur l’un des chapiteaux du chevet de l’église Saint-Georges. 

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La généalogie manuscrite des Montmorin que fit réaliser Marguerite-Emilie de Montmorin – Saint-Hérem, comtesse de Carneville (1797-1871)

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Blason Tinières-Bréon, in : Maison de Montmorin et ses alliances, manuscrit (1867), B.P.C.F., Ms 736

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Maison de Montmorin et ses alliances, manuscrit (1867), B.P.C.F., Ms 736

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      La dernière descendante des Montmorin, Marguerite-Emilie de Carneville, née Montmorin – Saint-Hérem, fit réaliser avant 1871 une exceptionnelle généalogie manuscrite des Montmorin et de leurs alliances au fil de laquelle on retrouve à plusieurs reprises les Bréon.

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Les sceaux

       Deux sceaux qui authentifiaient les actes des Bréon ont été  retrouvés aux Archives nationales. De type héraldique ils sont proches du blason de la famille. Ronds et de petite taille (22 mm et 20 mm), ils montrent un écu semé de trèfles au lion assez semblable aux armoiries. Situé au centre du sceau, l’écu n’en occupe pas toute la surface : il est inscrit dans une rosace quadrilobée qui évoque l’ogive, un motif d’architecture inspiré des cathédrales. La légende des deux sceaux est malheureusement détruite.

  • Le sceau d’itier de Bréon (1300)

      Le mieux conservé (ci-dessous) des deux sceaux date de 1300 et appartenait au chevalier Itier de Bréon. L’écu est placé droit au centre du sceau mais n’en occupe pas toute la surface : il est inscrit dans une rosace quadrilobée évoquant l’ogive, un motif d’architecture qui évoque les cathédrales. L’écu apparait sur une quittance de gages pour services de guerre en Flandre qui fut donnée à Bruges le 1er janvier 1300.

Sceau d’Itier de Bréon (1300) A.N.

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  • Le sceau de Maurin III (1340)

      Le second sceau est celui du fils d’Itier II, le chevalier banneret Maurin III.  En moins bon état, il est assez semblable au sceau de son père. Les différences qu’on y relève sont le reflet de l’évolution de la mode à l’époque de sa fabrication.

Sceau de Maurin III (1340) A.N.

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      L’écu de Maurin est incliné vers la gauche et timbré d’un heaume à volets.  Dans le texte qui accompagne le sceau,  une quittance de gages pour services de guerre datée du 24 juillet 1340 , Maurin est dit chevalier banneret : à la tête de fiefs importants, il avait droit de lever bannière (portant sans doute ses armoiries). Le suzerain partait au combat avec plusieurs vassaux assemblés sous son étendard quand l’arrière-ban était convoqué. Le lieu des combats n’est pas précisé mais on peut penser qu’il s’agit de la Flandre.

      Indispensable pour authentifier les actes, le sceau manque parfois au moment de la signature d’un acte. Ainsi, en 1266, lors de leur hommage à Guy de La Tour du Pin, évêque de Clermont, Itier de Rochefort seigneur de Mardogne (époux de Dauphine de Bréon) et Hugues de Rochefort, damoiseau, se retrouvent sans leur sceau au moment d’authentifier l’acte (sigilla propia non haberent). Le prévôt de Brioude prêta le sien.

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Résurgence des Bréon et des Tinières sur le tombeau de Loys de Foix (1560)

      Si l’on excepte Maurin de Bréon, inhumé à l’abbaye de Saint-Alyre-lès-Clermont, on ne connait aucun des lieux où furent ensépulturés les Bréon. Par contre, un de leurs descendants, Loys de Foix, tint à revendiquer son ascendance sur son tombeau où figurent les armoiries des Bréon et des Tinières.

      Au pied du château de Mardogne, dans le petit village de Joursac, l’église Saint-Etienne abrite le tombeau de Loys de Foix, descendant des Bréon et des Tinières. De style Renaissance, le tombeau a été placé depuis sa restauration dans la chapelle dite, de Mardogne. La pierre blanche de la sépulture aurait été extraite non loin de Mardogne, dans les carrières de trachyte d’Albepierre, aujourd’hui Albepierre-Bredons, bourg voisin de Murat (Cantal).

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Joursac, Eglise Saint-Etienne – Tombeau de Loys de Foix (1560)

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  • Les Bréon, une ascendance revendiquée

      Après les Bréon et les Saint-Floret, les Tinières, héritiers des Bréon, s’éteignent au XVe siècle. La dernière descendante de la famille, Jeanne de Tinières, dame de Mardogne, Val et Lanobre, avait épousé vers l’âge de quinze ans le 25 janvier 1480 “noble et puissant Germain de Foix”, vicomte de Couserans, troisème fils du comte de Foix. Leur contrat de mariage stipulait que “ledict Germain de Foix devra prandre le nom et les armes de la maison de Mardonhe”. Après le nom des Bréon, relevé par un Rochefort, celui de Mardogne se trouvait relevé par les Tinières.

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Joursac, Eglise Saint-Etienne – Tombeau de Loys de Foix (1560)

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  • Le tombeau de Loys de Foix

      Près de deux siècles après l’extinction du lignage des Bréon et plus d’un siècle après que les Tinières se soient éteints à leur tour, Louis de Foix voulut rapprocher sur son tombeau ses armoiries de celles de ses lointains et prestigieux ascendants. Ainsi voit-on ci-dessus sur la paroi latérale du tombeau, l’écu écartelé Bréon-Tinières, (lion et croix ancrée), surmonté d’un heaume à volets flanqué de deux chimères.

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L’écu de Loys de Foix

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      Cet autre écu du tombeau porte Bréon (lion et trèfles), Tinières (croix ancrée) et Foix (trois pals en haut avec en bas deux vaches accornées, colletées et clarinées passant l’une sur l’autre), qui est Béarn.

      Ainsi, un siècle plus tard, le prestige dont avaient joui en leur temps les lignages des Bréon et des Tinières n’était pas tombé dans l’oubli. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, le descendant de Jeanne de Tinières († 1519) et de Germain de Foix (†1536), Loys de Foix, s’était allié avec une famille voisine de Mardogne en épousant Gabrielle de Dienne, issue d’une famille qui avait été très proche des Bréon (croisades, mariage…).

      A sa mort, Loys de Foix voulut sur sa dernière demeure dans l’église Saint-Etienne de Joursac, rapprocher ses armoiries de celles de ses lointains ancêtres. Montrant que les Bréon et les Tinières avaient laissé un souvenir prestigieux, Loys de Foix se réclama de leur ascendance sur son tombeau où il fit représenter leurs armoiries, assorties d’un jeu de mots.

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Parois latérales du tombeau

Aux deux extrémités du tombeau les petits côtés portent chacun une incription :

à gauche : DEFOIX LOYS

à droite, jouant sur les mots : LAGE MARESTE

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Remacle (A. de) – Armorial, familles d’Auvergne – Armes des chevaliers de Bréon

“d’azur semé de trèfles d’or, au lion du même, langué et armé de gueules, brochant”

 

A SUIVRE