Compains

Histoire d'un village du Cézallier

2 – Brion

 

C’était Compains

BRION

 

Brion-Haut – Vue générale

L’Auvergne pittoresque n°2849 – (Source : Arch. dép. du P.- de – Dôme)

 

      On comparera l’ancienne illustration ci-dessus avec la dernière photo de ce chapitre, prise en 2019. L’horizon dégagé montre ci-dessus des herbages infinis, dépourvus des forêts plantées au XXe siècle qui couvrent l’horizon sur la vue de 2019. Les foires saisonnières, si fréquentées pendant des siècles, se sont dépeuplées depuis une vingtaine d’années et on n’y trouve plus que de rares bêtes aujourd’hui.

 

VIE RURALE A BRION

 

D’hier à 2021 – A gauche, illustration de Dominique Dussere

 

       Cette vaste habitation à étage perdue dans l'”infinistère” (François Cassingéna) des herbages du Cézalier, offre un pôle de convivialité aux passants.

 

      On découvrira ci-dessous quelques scènes de la vie quotidienne d’Antoine Chabaud, (grand-père de madame Pételet-Peuch) cultivateur à Brion,  photographié en 1926 par Guillaumont, éditeur de cartes postales. On notera que Guillaumont localise à Ardes ces scènes photographiées à Brion, sur les terres d’Antoine Chabaud.

 

Au pied de la butte de Brion

Antoine Chabaud  et son vacher près de leur attelage de vaches salers.

Au fond, les bêtes sont dans le parc au pied de la Motte.

Auvergne – Montagne d’Ardes-sur-Couze – Transport du lait au buron

Editeur Guillaumont – L’ hirondelle – Carte postale de madame Petelet-Peuch

 

A Brion en 1926

Antoine Chabaud, assis sur son tabouret de traite à un pied fixé à la ceinture, occupé à la traite d’une vache Salers à qui on a conduit son veau pour favoriser la lactation.

Auvergne – Montagne d’Ardes -sur-Couze – Traite des vaches au parc

Editeur Guillaumont – L’ hirondelle – Carte postale de madame Petelet-Peuch

 

Auvergne – Montagne d’Ardes-sur-Couze – Troupeau de vaches au parc – A droite, Antoine Chabaud

Editeur Guillaumont – L’ hirondelle – Carte postale de madame Petelet-Peuch

 

Brion – La rentrée des foins

Photo familiale de madame Petelet-Peuch

 

Brion – Traite d’une Salers

Photo familiale de madame Petelet-Peuch

 

      Avant la traite, le veau est attaché au pied de la vache pour faire venir son lait. Une selle à traire (tabouret à pied unique) est accrochée à la ceinture de l’éleveur près d’une boite qui contient le sel dont les vaches sont friandes. Aujourd’hui, ce sont des “pierres de sel” qui sont placées dans les champs à cet usage comme ci-dessous sur le Joran.

 

Brion – Sur le Joran

 

Le transport du foin

 

Se déplacer en hiver

 

En traineau l’hiver près du bois de La Garde (vers 1955)

 

      Le traineau tiré par une jument, ou les skis, étaient des moyens de transports habituels dans les montagnes avant la généralisation de l’usage de la voiture. Durant le long hiver, pour exercer leur profession, certains devaient utiliser quotidiennement ou occasionnellement les skis : le compainteyre Roger Charbonnel avait longtemps exercé la profession de facteur à Saint-Alyre-ès-Montagne. Ancien chasseur alpin, il faisait sa tournée à skis, de même que le médecin d’Egliseneuve d’Entraigues qui visitait à skis les malades éloignés du bourg d’Egliseneuve.

 

Les sports d’hiver à Egliseneuve d’Entraigues (vers 1910)

10. Exercices de ski au Parc d’Entraigues

Edition du “Ski Club Egliseneuvois” – Cl. A. Lenègre

      Dès avant la guerre de 1914, existait à Egliseneuve le Ski club égliseneuvois qui faisait éditer des cartes postales illustrant l’activité de ses membres.

 

L’accès à Brion depuis Saint-Alyre-ès-Montagne

 

Face à Brion, pour se rendre à Saint-Alyre-ès-Montagne, la route doit emprunter le col de La Volpilière (1227 m.).

“Monter” à Brion depuis Saint-Alyre, présentait – et présente toujours quoique à un degré évidemment moindre – quelques difficultés en hiver et jusqu’au printemps. En cause, la congère du col de La Volpilière (1227 m). Le col est si souvent saturé de neige qu’aujourd’hui encore il arrive que la route soit fermée en hiver.

 

Saint-Alyre-ès-Montagne – Col de La Volpilière (1227 m.) photographié en 2006

 

LES FOIRES DE BRION

 

Avant la première guerre mondiale

      Bien plus qu’aujourd’hui, l’activité économique de la commune était rythmée par la dizaine de foires qui se tenaient à Brion chaque année. Troupeaux et marchands de toutes sortes se pressaient alors au foirail dont ils remplissaient les burons. Quand, à la fin du XIXe siècle, l’architecte qui devait construire l’école de Brion cherchait des financements, il envisagea l’hypothèse d’une taxe qu’on pourrait faire peser sur ceux qui venaient vendre leurs produits à Brion. Il estimait à environ 6000 le nombre de bêtes qui fréquentaient les foires chaque année.

      Sur la carte postale ci-dessous, datée du 10 septembre 1910, on note la forte affluence et les tentes nombreuses. On n’affermait pas que des burons les jours de foire à Brion. Ainsi, en 1833 Maurice de Laizer, affermait-il un emplacement pour y placer une tente à François Fabre, cultivateur à Jassy.

      Utilisé à maintes reprises à différentes époques, l’angle de prise de vue est “classique” : le photographe est placé sur la Motte de Brion, angle qui sera longtemps privilégié avant que la photo aérienne ne permette d’introduire des angles nouveaux. Plusieurs burons sont visibles ainsi que des tentes. Chacun des burons du foirail appartient à un particulier qui en concède, ou non, l’exploitation commerciale à un gérant.

 

L’Auvergne – Brion – La foire sur la montagne

 

Illustration de Dominique Dussère

 

Vente de chevaux au foirail

Illustration de Dominique Dussère

 

      Ci-dessous, carte postée de Compains le 16 août 1911 vers la commune d’Echouboulains en Seine et Marne, un département où émigrèrent de nombreux auvergnats de Compains et des environs et où leurs descendants restent nombreux.

 

Illustration de Dominique Dussère

 

L’entre deux guerres

1928 – On perçoit l’évolution des bâtiments : certains ont été détruits, d’autres construits. Plusieurs ont toujours un toit de chaume. On ne distingue encore aucun véhicule automobile.

 

Auvergne – Brion un jour de foire

Editeur Guillaumont – L’hirondelle

 

 

Années 1930  – Le bâti a encore évolué. Quelques automobiles font une timide apparition.

Auvergne – Ardes sur Couze (sic) – La foire de Brion

 Editeur Guillaumont – L’hirondelle – Source : Arch. dép. du P.-de-D.

 

Fin des années trente : moins de charrettes, la diffusion de l’automobile a progressé.

Carte postale de Philippe Bulon

 

Après la seconde guerre mondiale

 

Illustration de Dominique Dussère

 

 

L’automobile est plus visible que le bétail.

Carte postale de madame Petelet-Peuch

On note à l’horizon l’apparition de la forêt de résineux plantée à cette époque sur les sommets du Joran.

 

Carte postale EUROP – Années 70 ?

Carte postale de madame Petelet-Peuch

 

Jour de grande affluence à Brion vu du ciel depuis l’ouest de la Motte. Sur cette intéressante vue aérienne on observe au premier plan à gauche Brion-Haut et le foirail envahi de véhicules et de bestiaux.  Au centre, au sommet de la butte on distingue les traces des fondations de la forteresse de Brion. La maison blanche isolée au nord de la Motte est l’ancienne école de Brion. Au lointain, le lac des Bordes. Brion-Bas est masqué par la Motte.

 

Brion dans les années 90

Carte postale de madame Petelet-Peuch

 

Illustration de Dominique Dussère

 

Ventes sur le foirail, au fond la Motte

Illustration de Dominique Dussère

 

Foire à Brion 14 septembre 2019

 

A SUIVRE

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