Compains

Histoire d'un village du Cézallier

– Vie sociale – Alliances

Les Bréon et la poésie courtoise au XIIIe siècle

Les occasions festives n’étaient pas rares en Auvergne au Moyen Âge, qu’il s’agît des tournois -pourtant réprouvés par le roi et l’Eglise – des prestations d’hommage et des adoubements, ou de rencontres de poésie courtoise où brillait le Dauphin d’Auvergne.

     Armand de Bréon en 1230 se vit ainsi dédier trois chansons par Na de Castelloza, une célèbre poétesse auvergnate dont on retrouve les poésies et des portraits à la Bibliothèque nationale.

Castellosa

 Les alliances

      Pour consolider efficacement leurs positions en Auvergne, la stratégie matrimoniale des Bréon se fonda sur des alliances qui dépassèrent rarement le Cézalier et ses marges. Sans jamais s’allier avec les plus puissantes familles auvergnates – Dauphin, Mercoeur, La Tour – les seigneurs de Compains tissèrent Saint-Floret-Femmecependant des liens avec de grandes familles – Apchon, Dienne, Rochefort, Tinière… – qui relevaient des plus anciens lignages du Haut et Bas Pays.

      L’épouse, dont la noblesse rejaillissait sur celle de l’époux qu’elle valorisait, était dotée (argent, terres) et devait de ce fait renoncer à la succession de ses parents. Le mariage était censé renforcer les liens entre les familles et limiter les guerres privées, ce qui fut le cas la plupart du temps chez les Bréon. S’il semble qu’ils échappèrent aux guerres privées,  leurs relations matrimoniales avec les nobles voisins ne leur évitèrent ni les procès (Saint-Nectaire, Tinière, Polignac),  ni les escarmouches (Saint-Nectaire).

Chateauneuf de Randon     Au XIe siècle, l’influence du midi s’exerçait sur la famille dont les alliances étaient tournées vers le sud de l’Auvergne. Pons de Bréon avait épousé Artaude de Châteauneuf, possessionnée en Vivarais, aux confins de l’Auvergne et du Languedoc. En 1078, Guillaume de Châteauneuf s’obligea de la somme de 5500 sols au profit d’Artaude (sa fille ou sa soeur ?) pour sa portion de biens du Vivarais.

Apchon       La rareté des textes ne permet pas d’éclairer les alliances des premiers chevaliers de Bréon au XIIe siècle. On sait cependant que Maurice (ou Maurin) de Bréon était possessionné à l’ouest d’Issoire à la fin du siècle. Lui succéda un autre Maurin (vers 1190-1240) dont on ne connait pas l’épouse. Sa fille était mariée en 1232 avec Guillaume III, comptour d’Apchon.

Saint- Floret 

Rochefort d'Aurouze     Maurin de Bréon (vers 1220-1280), épousa Françoise de Rochefort (vers 1240), fille d’Itier de Rochefort, chevalier, seigneur de Mardogne et d’Aurouze. Elle apporta – semble t-il – dans sa dot le château de Mardogne. Situé dans la commune de Joursac (Cantal), le château qui domine la vallée de l’Alagnon est aujourd’hui largement détruit. Sans descendance masculine, Maurin et Françoise de Rochefort laissaient quatre filles qui se partagèrent l’héritage. Itier Ier de Rochefort,  époux (et vraisemblablement cousin) de la fille aînée, Dauphine de Bréon, partagea l’héritage entre les quatre soeurs en 1280 et releva le nom de Bréon.

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       Itier II de Bréon, (vers 1270-1320) fils d’Itier Ier et Dauphine, se serait marié une première fois avec N. de Saint-Hérent, puis avec Jeanne de Thiern (Thiers).

DienneLe frère d’Itier II, le chevalier Jaubert de Bréon (vers 1285-1334) épousa en 1308 Dauphine de Dienne(vers 1290-1358?). Leurs enfants ne leur survécurent pas.

      La soeur d’Itier II, Dauphine II de Bréon (vers 1285-vers 1354) avait épousé en 1302 Bertrand de Saint-NectaireSONY DSC (vers 1280-1333)  qui tenait notamment le château de Roche-Charles (La Mayrand), seigneurie qui jouxtait la seigneurie de Brion au nord-est .

Apchier

      Réactivant les liens tissés dès le XIe siècle avec les Châteauneuf, Maurin de Bréon (vers 1305-1366), épousa vers 1320 Méliore de Châteauneuf d’Apchier. Issue d’une branche cadette des Châteauneuf de Randon, Méliore était la fille de Yolande de Polignac et du chevalier Guérin de Châteauneuf, baron d’Apchier, seigneur de Saint-Chély et en partie de Châteauneuf de Randon.

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Leur fils, Jaubert de Bréon fut le dernier des Bréon. Il épousa Alix de Vissac, probablement en secondes noces. Fille de Louis de Vissac, Alix était veuve d’Astorg de Tailhac. Elle resta sans enfant de Jaubert qui mourut vers 1388. La succession des Bréon passe alors aux Tinière.

La soeur de Jaubert, Dauphine IV de Bréon (morte avant 1365) avait épousé vers 1350  Amblard IV de Dienne (vers 1325-1358).

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      Dauphine III de Bréon, tante de Jaubert, dame de Saint-Hérent, fut alliée vers 1320 à Pierre de Tinière. Des liens anciens unissaient les deux familles, rapprochées de longue date par la fraternité des armes. Quand le vieux lignage des Bréon s’éteignit, le fils de Dauphine, Guillaume de Tinière, déjà seigneur à Compains des hameaux de Cureyre et Chaumiane achetés à Maurin , recueillit l’héritage des Bréon.

Un commentaire sur “– Vie sociale – Alliances”

  1. MORIN Says:

    Chers rédacteurs, toujours en admiration devant votre site,je me permets de faire quelques remarques.D’apres mes recherches, il me semble que la généalogie des Maurin de Brion est un peu hative.Vous faites l impasse sur plusieurs enfants Hughes Pierre Morinet et les filles.et les autres..Vous concluez que donc l’ensemble des biens de Maurin III furent transmis à son neveu..cela ne semble pas être parfaitement exact et ainsi vous terminez la ligne des Brion,avec un: circulez, plus rien à voir!Ce serait interessant de mettre en référence les éléments concrets qui vous autorisent à être aussi definitif et peut etre un peu peremptoire.Vous savez, que je m’attache a démontrer que ces affirmations sont douteuses.Je ne conteste pas la qualité du travail.Je demande seulement des elements de preuves concrets sur les affirmations.Ce serait dommage que pris par lélan de l écrivain, les informations soient romancées…

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